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Argumentaire FRARGUMENTAIRE Deuxième édition du colloque international de linguistique de Marrakech La guerre des langues : illusion ou réalité ? Perspectives interdisciplinaires Jeudi 1 et vendredi 2 décembre 2022 Coordination : Fatima Ez-Zahra BENKHALLOUQ, Ouidiane El AREF, Noureddine SAMLAK et Moulay Abdelaziz SABTI
Les hoiries que l’histoire a léguées aux peuples sont multiples et se font sentir dans plusieurs domaines. Leurs traces sont visibles dans la diversité ethnique, folklorique, architecturale, musicale, culinaire, vestimentaire et surtout dans la diversité linguistique qui provoque souvent des situations complexes. L’origine de cette complexité semble venir de la coexistence de différentes variétés linguistiques sur une même aire géographique, mais elle peut provenir aussi – comme dans pareilles situations – des interactions qui se créent entre les variétés en présence et des rapports de forces entre les différents locuteurs. Afin de dénommer cette situation de contact entre la ou les langue(s) que les locuteurs croient posséder et la ou les langues(s) qui les possède(ent), les scientifiques ont proposé diverses appellations notamment « la compétition, le conflit, le compromis et l’assimilation » (Park et Burgerss, 2001 : 108), « le marché linguistique » (Bourdieu, 1977 : 24), « la guerre des langues » (Calvet, 2005), la diglossie (Psichari, 1928, Ferguson, 1959 et Fishman, 1971) ou encore le multilinguisme et le plurilinguisme. Ce sont là des dénominations qui invitent toujours à une clarification surtout après les conséquences directes ou indirectes causées par les changements continuels sur la scène nationale et internationale. Au Maroc, la situation linguistique connue par sa diversité (Boukous, 1995) est taxée de multilinguisme avec diglossie ou même avec triglossie notamment chez (EL Gherbi 1993), (Youssi, 2013) et (Messaoudi, 2013). Toutefois, elle engendre des lectures qui ravivent à chaque fois le débat autour des statuts et des natures des langues (Besse, 1987). Des langues sont considérées comme véhiculaires, d’autres comme vernaculaires, quelques-unes sont officielles, hautes et dotées de prestige, d’autres basses ou minoritaires, référant à des classes sociales dominantes ou dominées. D’aucuns parlent de malaise, de tendance à la hiérarchisation ; d’autres qualifient la situation de mosaïque ou de creuset, et il y en a même ceux qui la qualifient de fracture, de conflit de position, de drame et même d’affrontement. Ces polémiques incessantes et ces querelles interminables sur les positions que doivent occuper les langues dans les sociétés démontrent l’importance dont jouissent celles-ci dans le positionnement politique des groupes qui les défendent. À bien penser, ce n’est pas de la langue tout court dont il s’agit, mais bien de la culture dont elle est le réceptacle et l’instrument de diffusion. Aussi s’agit-il du système de pensée des concepts sociaux ou religieux, bref de l’idéologie associée à la langue et le rôle que tiennent ces locuteurs. Le présent appel à contributions aspire à susciter l’intérêt de la communauté universitaire autour de la problématique des langues en cohabitation, en coexistence ou en belligérance. Plusieurs questions s’imposent : les langues sont-elles innocentes dans les conflits dans le monde ? Les langues nationales se portent-elles bien ? Quel(s) rapport(s) entretiennent-elles ? Quelle voie faut-il suivre pour un vivre-ensemble linguistique ? Comment apaiser les tensions entre les différents locuteurs en présence dans une aire géographique donnée ? Quelle solution proposer à la fracture linguistique (Messaoudi, 2013), à la glottophobie (Blanchet) et à l’insécurité linguistique ? Comment instaurer la politique qui garantirait la justice linguistique (Van Parjis, 2011), (Azouzi et Khayn (2014) et Fassi Fihri (2015) ? Quelles approches didactiques assureraient l’équilibre entre les langues ? Quelles démarches de traduction favorisent l’authenticité des propos sources ? Cette deuxième édition du colloque international de linguistique de Marrakech est une suite de la première qui avait comme thème « la linguistique à la croisée des sciences » et qui s’est intéressée à la place de la linguistique et aux interactions qu’elle entretient avec les autres disciplines scientifiques. Tout en privilégiant les approches pluridisciplinaires, nous voulons approcher, cette fois-ci, les différentes interactions entre les langues en présence dans une aire géographique donnée et leurs implications. Le comité d’organisation envisage de mettre en dialogue des réflexions scientifiques basées sur des approches plurielles et multidimensionnelles : sociolinguistiques, psychologiques, sociales, didactiques, culturelles, économiques et politiques. Axes thématiques :
Bibliographie sélective : Boukous, Ahmed. Société, langues et cultures au Maroc: enjeux symboliques. Faculté des lettres et des sciences humaines-Rabat, 1995. Bourdieu, Pierre. Outline of a Theory of Practice. Cambridge University Press, 1977. Calvet, Louis-Jean. La sociolinguistique. 5. éd., mise À jour, Presses Univ. de France, 2005. Chapoulie, Jean-Michel. « La tradition de Chicago et l’étude des relations entre les races ». Revue européenne des migrations internationales, vol. 18, no 3, 3, décembre 2002, p. 9‑24. journals.openedition.org, https://doi.org/10.4000/remi.1600. Ferguson, Charles A. « Diglossia ». word, vol. 15, no 2, 1959, p. 325‑40. Google Scholar, https://doi.org/10.1080/00437956.1959.11659702. Fishman, Joshua A. Sociolinguistique. Labor, 1971. Gherbi, El Mostafa El. Aménagement linguistique et enseignement du français au Maroc: enjeux culturels, linguistiques et didactiques. Société d’impression la voix de Meknès, 1993. Laroui, Fouad. Le Drame linguistique marocain. 1er édition, Zellige, 2011. Messaoudi, Leila. Langage et société, n° 143/mars 2013: Dynamique langagière au Maroc. Éditions de la Maison des sciences de l’homme, Paris, 2013. Mirambel, André. « Jean Psichari. Quelques Travaux de Linguistique, de Philologie et de Littérature helléniques ». Journal des Savants, vol. 10, no 1, 1931, p. 468‑70. Psichari, Jean (1854-1929) Auteur du texte. Quelques travaux de linguistique, de philologie et de littérature hellénique : 1884-1928 / Jean Psichari. 1930. gallica.bnf.fr, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6527575k. Van Parijs, Philippe. Linguistic Justice for Europe and for the World. Oxford University Press, 2011. University Press Scholarship, https://doi.org/10.1093/acprof:osobl/9780199208876.001.0001. Youssi, Abderrahim. « Linguistic Imperatives, Sociocultural Inertia ». Langage et societe, vol. 143, no 1, mars 2013, p. 27‑40. Ziamari, Karima, et Jan Jaap De Ruiter. « Les langues au Maroc : réalités, changements et évolutions linguistiques ». Le Maroc au présent : D’une époque à l’autre, une société en mutation, édité par Assia Boutaleb et al., Centre Jacques-Berque, 2016, p. 441‑62. OpenEdition Books, http://books.openedition.org/cjb/1068. ʿAdnān, Yāsīn, et al. Maroc: la guerre des langues? Éditions en toutes lettres, 2018. عبد القادر, فاسي الفهري. العدالة اللغوية والنظامة والتخطيط. كنوز المعرفة،, 2019. عزوز, أحمد, et محمد خاين. العدالة اللغوية في المجتمع المغاربي: بين شرعية المطلب ومخاوف التوظيف السياسوي. المركز العربي للأبحاث ودراسة السياسات, 2014.
Modalités de soumission : Les propositions de communication de 500 mots maximum en français, arabe, anglais ou espagnol peuvent être soumises à l’adresse suivante : https://cilm2.sciencesconf.org/ au plus tard le 10 septembre 2022. Pour les doctorants, la participation sera sous forme de POSTER SCIENTIFIQUE. Les modalités seront communiquées après acceptation des résumés. Calendrier du colloque : Date limite de soumission : 10 septembre 2022 Les réponses du comité d’organisation seront envoyées le 5 novembre 2022 Date du colloque : 1 et 2 décembre 2022 Date pour remettre les versions définitives : 12 mars 2023 Publication des actes : juin/juillet 2023 Frais d’inscription : Plein tarif : 50 euros Tarif préférentiel doctorants : 30 euros Lieu : Université Cadi Ayyad-Faculté de Langue Arabe. Comité scientifique : Anouchka KEROUAS, Institut français du Maroc Abdelaziz BOUDAD, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Abdirabo ALNASSAN, Université Jean Moulin Lyon 3 (CEL), France Ahmed BOUKOUS, IRKAM, Maroc Ali OUASSOU, Université Ibn TOFAIL, Kénitra, Maroc Antonio HERNANDEZ FERNANDEZ, (UJA), Université de Jaén, Espagne. Dávid SZABO, (ELTE), Université Loránd Eötvös, Budapest, Hongrie Elisabeth VAUTHIER, Université Jean Moulin Lyon 3 (IETT), France Fatima Ez-Zahra BENKHALLOUQ, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Fatima OUKHADJOU, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Fatima SELLAMI, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Fatima Zahra IFLAHEN, Université Cadi Ayyad, FLSHM, Marrakech, Maroc Halima ADDI, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Laila KHATEF, Université Cadi Ayyad, FLSHM, Marrakech, Maroc Leila MESSAOUDI, Université Ibn TOFAIL, Kénitra, Maroc Louis-Jean CALVET, Université Paris-Descartes / Université de Provence Aix-Marseille, France Malika BAHMAD, Université Ibn TOFAIL, Kénitra, Maroc Máté KOVACS, (ELTE), Université Loránd Eötvös, Budapest, Hongrie Mehdi HAIDAR, (FSE) Université Mohamed V, RABAT, Maroc Miloud GHARRAFI, Université Jean Moulin Lyon 3 (IETT), France Mohamed JAAFARI, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Moulay Abdelaziz SABTI, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Noureddine SAMLAK, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Ouidiane El AREF, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Oussama Ait TIJAN, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Souad DAHOURI, Université Cadi Ayyad, FLAM, Marrakech, Maroc Souad OUSSIKOUM, Université Cadi Ayyad, FLSHM, Marrakech, Maroc Tivadar PALAGYI, (ELTE), Université Loránd Eötvös, Budapest, Hongrie Volmos BARDOSI, (ELTE), Université Loránd Eötvös, Budapest, Hongrie Wahiba MOUBCHIR, Université Cadi Ayyad, ENS, Marrakech, Maroc Lieu : Université Cadi Ayyad-Faculté de Langue Arabe. |
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